Page:Leroux - Une histoire épouvantable, paru dans l'Excelsior du 29 janvier au 3 février 1911.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Tous les yeux étaient tournés vers Mme Gérard, à côté de laquelle le capitaine était placé, et je vis que celle-ci baissait le nez dans son assiette, d’un air fort embarrassé. Alors, mon ami Gérard dit, en frappant avec ostentation ses crochets l’un contre l’autre :

» — Eh bien !… mes pauvres amis, que voulez-vous ?… On n’a pas tous les jours la chance de l’année dernière !… Ne vous désolez pas !… Avec un peu d’imagination, nous arriverons tout de même à être aussi gais…

» Et se tournant vers moi, tandis qu’il soulevait par une petite anse le verre qu’il avait devant lui :

» — À ta santé, mon vieux Michel !… À notre santé à tous !

» Et tous soulevèrent leurs verres avec leurs petites anses du bout de leur crochet. Ces verres se balançaient au-dessus de la table d’une façon bizarre.