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Page:Les Écrits nouveaux, Tome 1, n° 3, 1er jan. 1918.djvu/54

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immense et les flammes vont à l’infini, de la terre aux cieux. Tintez, tintez, cloches du Kremlin ! Le brasier est sans bornes, la fournaise épouvantable. Les lueurs sont sinistres et partout on entend son crépitement. Accourez preux de Novgorod, leudes de Tver, paladins de Kieff, princes de la Moscovie, accourez, notre Sainte-Mère est à feu et à sang. Rien ne bouge dans la plaine infinie, aucun coursier ne hennit aux quatre coins de la Russie. Les héros dorment en armes sous la terre et aucune plainte n’éveille le silence de leur songe. Ils ne surgiront pas les preux de jadis, grands-ducs, voievodes, boïards et chevaliers !

Le brasier, c’est un immense holocauste expiatoire, un bûcher de purification.

Et la Russie se dresse, sainte et impérissable.

Ilia Mikhaïloff