Aller au contenu

Page:Les Œuvres libres, numéro 3, 1921.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

320 ANTOINE DÉCHAÎNÉ qu’on approche, et qu’il faut du moins indiqi ceux qui nous suivront. Ah ! dame, c’est la la belle lutte ! D’abord avec l’argent, et cellecommence à y être rompu : je l’ai pratiquée ma vie ! On me donne 150.000 francs pour ner L’Artésienne ; en Amérique, bien ent( j’aurais deux millions et ça ne serait pas Bon. Attendez : ce n’est rien encore ; nous sc qu’en France c’est toujours ainsi qu’on lanc< grosse affaire ; Mais il y a la lutte... avec tov humains ! Il faut bien vous mettre en tête q suis un intrus, moi, au cinéma, un monsieu : n’a pas appris le « métier », c’est-à-dire qi ne me suis pas assimilé les bons petits prin par lesquels, à tous coups, sur commande, on pondre un film, parfaitement écoeurant. J’ai neuf : quel danger ! Au lieu d’apporter des tudes, j’arrive avec le désir de réaliser une chose : quel scandale ! Antoine prend les papiers sur la table e les tend : — Jetez les yeux là-dessus, mon vieux, allez comprendre. C’est un scénario que j’ai folie de composer en ne pensant qu’à lui. D quinze jours je relis Daudet ! Positivemen ont raison de dire tout bas que je suis piqué, disent tout bas ; à Arles, ils le crieront ! Et à cette idée, il part de rire, puis, s’asse la cigarette au coin de la bouche, il lâche avei joyeuse tranquillité : — Les salauds !... ’’ n r-Le temps de rêver à cette définition, il repr — Là-bas, d’abord, je vais tuer l’opérât Le tuer ! Vous allez voir ce type-là maigrir, < rir et finalement crever ! Je demande : « Qui est-ce ? » — Je n’en sais rien, et je m’en fous : ils tous pareils. L’opérateur, c’est l’ennemi, un o qui a la mentalité de son objectif et de sa i