— Au fait, — enchaîna Germaine Francheville, — M. de la Cadière, lui… de quel côté s’en est-il allé ?
— Par là, — affirma tout de suite Grace Ashton.
Elle montrait le nord.
— Fort bien ! — fit Germaine Francheville. — En ce cas, mon choix est fait, et je m’en vais dormir par ici…
Elle montra le sud.
— Hé ! — fit Grace Ashton, déconcertée.
— Quoi ? — Germaine Francheville riait de toutes ses dents : — vous voilà bien surprise ! Alliez-vous croire que j’irais coucher, ce soir, avec M. de la Cadière ?
— Hé… redit Grace Ashton.
— C’est aussi loin de ma pensée que de la vôtre ! — affirma l’autre, qui riait de plus belle ; un peu railleusement, qui sait ?…
Sur quoi, enchaînant une fois de plus :
— Et puisque c’est par ici que M. de la Cadière ne couche pas… Bonsoir, mignonne ! et rêvez d’amour !…
Elle s’en allait, alerte. L’autre lui courut après :
— Germaine chérie ! pardon ; j’aime mieux tout vous dire…
— Ho ? — fit celle qui s’en allait, — vous ne me disiez donc pas tout ?…
Elle s’arrêta, et elles se firent face.
— Écoutez ! — commença Grace Ashton : — je crois que M. de la Cadière n’est pas du côté que je vous ai dit…
— Tiens ?
— Non… il est au contraire… Enfin…
…C’est très difficile de dire la vérité, quand on essaye pour la première fois. Et, si maladroits que soient les hommes à ce sport, les femmes y