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Page:Les Deux Bourgognes, tome 7, 1838.djvu/100

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en prenant un livre qui se trouvait par hasard à sa portée. Écoute plutôt ce que je vais te lire pour te distraire. »

Et il lut à haute voix ce qui suit :

« Pour ce qui est des moyens d’agir dont on peut se servir dans la guerre, la force et la terreur sont les choses qui surtout lui sont propres. Mais on demande s’il est aussi permis de se servir de tromperie.

Horace dit qu’il faut faire tout le mal que l’on peut à son ennemi.

 
Par la ruse ou la force ouverte,
Il faut conspirer à sa perte.


Et Pindare de même :

 
Il n’en faut point faire à demi
Pour affaiblir son ennemi.


Dans Virgile cette sentence si connue :

 
Entre ennemis, qui blâme ou la force ou la ruse ?


est confirmée par l’exemple de Riphœus en ces termes :


 
Quoi !ne voyons-nous pas que Riphœus en use,
Ce grand homme de bien et ce juste Troien !


Nous lisons même que Solon, qui est si célèbre par sa sagesse, a imité cette maxime. Et Silius a dit, parlant des exploits de Fabius Maximus :

 
Dès ce temps on a vu que le meilleur moyen
Était d’accompagner la valeur de l’adresse.


Dans Homère, nous voyons Ulysse, qui est le modèle d’un homme d’esprit, être rempli partout de ruses pour surprendre ses ennemis ; et c’est d’où Lucien tire cette maxime que ceux qui trompent leurs ennemis sont dignes de louange. Xenophon a