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Page:Les Deux Bourgognes, tome 7, 1838.djvu/115

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y établir une glacière, le délégué du Podesta vint frapper à la porte et ne put parvenir à se faire entendre ; il revint avec des ouvriers, qui jetèrent la serrure en-dedans. Le vieux gardien, qu’ils appelaient à grands cris, ne leur répondit pas. Après l’avoir cherché vainement dans son laboratoire, ils ouvrirent la chambre de sa fille, où ils le trouvèrent assis dans l’attitude où nous l’avons laissé, la tête cachée dans ses mains. En s’approchant, ils virent qu’il était mort. Sa boîte à compartiments, ouverte près de lui, leur fit juger qu’il s’était empoisonné au moyen de quelqu’une des poudres diaboliques dont il avait connaissance.

On l’enterra avec sa fille, au milieu de la nuit, dans une terre non consacrée. Des recherches furent ordonnées dans tous les recoins du donjon pour trouver ses trésors, que l’on ne put parvenir à découvrir. La ville dut alors se contenter d’ordonner la vente de sa bibliothèque et de son mobilier, dont la plus grande partie passa entre les mains du marquis Fortelli, si connu par son beau cabinet d’antiquités. C’est là que l’auteur de ce récit a vu la boîte mystérieuse de Cornelio, au fond de laquelle il crut apercevoir encore un reste de ces poudres terribles, dont le magicien faisait usage dans ses conjurations. Le savant marquis, en la lui montrant avec un intérêt tout particulier, lui dit que d’après sa forme et le caractère de ses ciselures, il croyait pouvoir la donner avec assez de certitude pour un spicilegium antique.

Le marquis possédait aussi la lettre rapportée plus haut, par laquelle Cornelio avait été informé de la mort d’Octavio Arriani, et il daigna nous la communiquer avec quelques autres documents, au moyen desquels cette histoire a pu être composée.

Et maintenant il ne nous reste plus qu’à prendre congé de nos lecteurs. S’il se trouvait parmi eux quelque Aristarque