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CONTES ARABES.

ce lieu désert, où il n’y a que des esprits malins, et où l’on n’est pas en sûreté ? À voir ces beaux arbres, on le croiroit habité ; mais c’est une véritable solitude, où il est dangereux de s’arrêter trop long-temps. »

Le marchand satisfit la curiosité du vieillard, et lui conta l’aventure qui l’obligeoit à se trouver là. Le vieillard l’écouta avec étonnement ; et prenant la parole : « Voilà, s’écria-t-il, la chose du monde la plus surprenante ; et vous vous êtes lié par le serment le plus inviolable. Je veux, ajouta-t-il, être témoin de votre entrevue avec le génie. » En disant cela, il s’assit près du marchand, et tandis qu’ils s’entretenoient tous deux…

« Mais je vois le jour, dit Scheherazade en se reprenant ; ce qui reste, est le plus beau du conte. » Le sultan, résolu d’en entendre la fin, laissa vivre encore ce jour-là Scheherazade.