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CONTES ARABES.

que ; et abandonnant tout autre soin, je le menai au bain, et lui donnai les plus beaux habits de ma garde-robe. J’examinai mes registres de vente et d’achat ; et trouvant que j’avois doublé mon fonds c’est-à-dire, que j’étois riche de deux mille sequins, je lui en donnai la moitié. « Avec cela, mon frère, lui dis-je, vous pourrez oublier la perte que vous avez faite. » Il accepta les mille sequins avec joie, rétablit ses affaires, et nous vécûmes ensemble comme nous avions vécu auparavant.

» Quelque temps après, mon second frère, qui est l’autre de ces deux chiens, voulut aussi vendre son fonds. Nous fîmes, son aîné et moi, tout ce que nous pûmes pour l’en détourner ; mais il n’y eut pas moyen. Il le vendit ; et de l’argent qu’il en fit, il acheta des marchandises propres au négoce étranger qu’il vouloit entreprendre. Il se joignit à une caravane, et partit. Il revint au bout de l’an dans le même état que son frère aîné. Je le fis habiller ; et com-