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CONTES ARABES.

pas le moindre reproche. Au contraire, comme mon fonds étoit de six mille sequins, j’en partageai la moitié avec eux, en leur disant : « Mes frères, il faut risquer ces trois mille sequins, et cacher les autres en quelque endroit sûr, afin que si notre voyage n’est pas plus heureux que ceux que vous avez déjà faits, nous ayons de quoi nous en consoler, et reprendre notre ancienne profession. » Je donnai donc mille sequins à chacun, j’en gardai autant pour moi, et j’enterrai les trois mille autres dans un coin de ma maison. Nous achetâmes des marchandises ; et après les avoir embarquées sur un vaisseau que nous frétâmes entre nous trois, nous fîmes mettre à la voile avec un vent favorable. Après un mois de navigation…

» Mais je vois le jour, poursuivit Scheherazade, il faut que j’en demeure là. « Ma sœur, dit Dinarzade, voilà un conte qui promet beaucoup ; je m’imagine que la suite en est fort extraordinaire. » « Vous