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CONTES ARABES.

» J’apaisai la fée par ces paroles ; et lorsque je les eus prononcées, elle me transporta en un instant de l’isle où nous étions, sur le toit de mon logis, qui étoit en terrasse, et elle disparut un moment après. Je descendis, j’ouvris les portes, et je déterrai les trois mille sequins que j’avois cachés. J’allai ensuite à la place où étoit ma boutique ; je l’ouvris, et je reçus des marchands mes voisins des complimens sur mon retour. Quand je rentrai chez moi, j’aperçus ces deux chiens noirs qui vinrent m’aborder d’un air soumis. Je ne savois ce que cela signifioit, et j’en étois fort étonné ; mais la fée, qui parut bientôt, m’en éclaircit. « Mon mari, me dit-elle, ne soyez pas surpris de voir ces deux chiens chez vous : ce sont vos deux frères. » Je frémis à ces mots, et je lui demandai par quelle puissance ils se trouvoient en cet état. « C’est moi qui les y ai mis, me répondit-elle ; au moins, c’est une de mes sœurs, à qui j’en ai donné la commission, et qui, en