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DE M. GALLAND.

même ; et après sa mort, M. le marquis de Louvois l’obligea à continuer encore quelque temps ses recherches, sous le titre d’Antiquaire du roi. Pendant ce long séjour, M. Galland apprit à fonds l’arabe, le turc, le persan, et fit quantité d’observations singulières.

Il étoit prêt à s’embarquer à Smyrne, quand il pensa y périr par un prodigieux tremblement de terre.

La grande et première secousse vint sur le midi, temps auquel il y a communément du feu dans toutes les maisons ; et cette circonstance joignit au bouleversement général un incendie épouvantable : plus de quinze mille habitans furent ensevelis sous les ruines, ou dévorés par les flammes. M. Galland fut préservé du feu par un privilége assez ordinaire aux cuisines des philosophes ; et les décombres de son toit l’enterrèrent de manière que par des espèces de petits canaux interrompus, il jouissoit encore de quelque respiration : c’est ce qui le sauva ; car il n’en fut retiré que le lendemain.

Il repassa en France à la première occasion qu’il en eut ; et à son retour à Paris, M. Thévenot, garde de la bibliothèque du roi, l’employa jusqu’à sa mort, qui arriva quelques années après.

M. d’Herbelot l’engagea ensuite à lui prêter son secours pour l’impression de sa Bibliothèque Orientale ; mais celui-ci mourut