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xiv
ÉLOGE

encore au bout de quelque temps, laissant son ouvrage à moitié imprimé. M. Galland le continua tel que nous l’avons, et en fit la préface.

Il n’eut pas moins de part à l’édition du Ménagiana qui parut alors : on croit même que c’est lui qui a fourni tous les matériaux du premier volume. Il avoit encore donné immédiatement auparavant une relation de la mort de sultan Osman, et du couronnement de sultan Mustapha, traduite du turc, et un Recueil de maximes et de bons mots, tirés des ouvrages des Orientaux.

Après la mort de M. d’Herbelot, il s’attacha à M. Bignon, premier président du grand conseil, qui, par un goût héréditaire à sa famille, vouloit toujours avoir auprès de lui quelqu’homme de lettres. M. Bignon mourut aussi l’année suivante ; et il sembloit que ce fût le sort de M. Galland de perdre, en moins de rien, ces protections utiles que le mérite le plus reconnu est quelquefois très-long-temps à obtenir ; mais celle de ce digne magistrat passa les bornes ordinaires : il lui laissa une petite pension viagère ; et par surcroît de bonheur ou de consolation, M. Foucault, conseiller-d’état, qui étoit alors intendant en Basse-Normandie, l’appela auprès de lui.

Dans le doux loisir d’une situation si tranquille, au milieu d’une ample bibliothèque et d’un riche amas de médailles, M. Galland