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CONTES ARABES.

disant que j’ai une légère indisposition, et que je veux être seul. Les jours suivans vous continuerez de leur dire la même chose, jusqu’à ce que je sois de retour. »

Le grand visir dit plusieurs choses au sultan, pour tâcher de le détourner de son dessein ; il lui représenta le danger auquel il s’exposoit, et la peine qu’il alloit prendre peut-être inutilement. Mais il eut beau épuiser son éloquence, le sultan ne renonça point à sa résolution, et se prépara à l’exécuter. Il prit un habillement commode pour marcher à pied ; il se munit d’un sabre ; et dès qu’il vit que tout étoit tranquille dans son camp, il partit sans être accompagné de personne.

Il tourna ses pas vers une des collines, qu’il monta sans beaucoup de peine. Il en trouva la descente encore plus aisée ; et lorsqu’il fut dans la plaine, il marcha jusqu’au lever du soleil. Alors apercevant de loin devant lui un grand édifice, il s’en réjouit, dans l’espérance d’y pouvoir ap-