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LES MILLE ET UNE NUITS,

prendre ce qu’il vouloit savoir. Quand il en fut près, il remarqua que c’étoit un palais magnifique ou plutôt un château très-fort, d’un beau marbre noir poli, et couvert d’un acier fin et uni comme une glace de miroir. Ravi de n’avoir pas été long-temps sans rencontrer quelque chose digne au moins de sa curiosité, il s’arrêta devant la façade du château et la considéra avec beaucoup d’attention.

Il s’avança ensuite jusqu’à la porte, qui étoit à deux battans, dont l’un étoit ouvert. Quoiqu’il lui fût libre d’entrer, il crut néanmoins devoir frapper. Il frappa un coup assez légèrement et attendit quelque temps ; ne voyant venir personne, il s’imagina qu’on ne l’avoit pas entendu ; c’est pourquoi il frappa un second coup plus fort ; mais ne voyant ni n’entendant personne, il redoubla ; personne ne parut encore. Cela le surprit extrêmement ; car il ne pouvoit penser qu’un château si bien entretenu fût abandonné. « S’il n’y a personne, disoit-il en lui même, je n’ai rien à