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CONTES ARABES.

de temps après, le jeune roi, levant les yeux au ciel, s’écria : « Puissant créateur de toutes choses, je me soumets à vos jugemens et aux décrets de votre Providence ! Je souffre patiemment tous mes maux, puisque telle est votre volonté ; mais j’espère que votre bonté infinie m’en récompensera. »

Le sultan, attendri par le récit d’une histoire si étrange, et animé à la vengeance de ce malheureux prince, lui dit : « Apprenez-moi où se retire cette perfide magicienne, et où peut être cet indigne amant qui est enseveli avant sa mort. » « Seigneur, lui répondit le prince, l’amant, comme je vous l’ai déjà dit, est au Palais des larmes, dans un tombeau en forme de dôme ; et ce palais communique à ce château du côté de la porte. Pour ce qui est de la magicienne, je ne puis vous dire précisément où elle se retire ; mais tous les jours au lever du soleil, elle va visiter son amant, après avoir fait sur moi la sanglante exécution dont je vous ai parlé ; et