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LES MILLE ET UNE NUITS,

vous jugez bien que je ne puis me défendre d’une si grande cruauté. Elle lui porte le breuvage qui est le seul aliment avec quoi, jusqu’à présent, elle l’a empêché de mourir ; et elle ne cesse de lui faire des plaintes sur le silence qu’il a toujours gardé depuis qu’il est blessé. »

« Prince qu’on ne peut assez plaindre, repartit le sultan, on ne sauroit être plus vivement touché de votre malheur que je le suis. Jamais rien de si extraordinaire n’est arrivé à personne ; et les auteurs qui feront votre histoire, auront l’avantage de rapporter un fait qui surpasse tout ce qu’on a jamais écrit de plus surprenant. Il n’y manque qu’une chose : c’est la vengeance qui vous est due ; mais je n’oublierai rien pour vous la procurer. »

En effet, le sultan, en s’entretenant sur ce sujet avec le jeune prince, après lui avoir déclaré qui il étoit, et pourquoi il étoit entré dans ce château, imagina un moyen de le venger, qu’il lui communiqua. Ils convinrent