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LES MILLE ET UNE NUITS,

remplir la place qu’il occupoit. » Les réflexions qu’il fit encore sur la triste fin du prince et de la princesse sa fille, nous arrachèrent de nouvelles larmes.

» Nous remontâmes par le même escalier, et sortîmes enfin de ce lieu funeste. Nous abaissâmes la trappe de fer, et la couvrîmes de terre et des matériaux dont le sépulcre avoit été bâti, afin de cacher, autant qu’il nous étoit possible, un effet si terrible de la colère de Dieu.

» Il n’y avoit pas long-temps que nous étions de retour au palais, sans que personne se fût aperçu de notre absence, lorsque nous entendîmes un bruit confus de trompettes, de tymbales, de tambours et d’autres instrumens de guerre. Une poussière épaisse dont l’air étoit obscurci, nous apprit bientôt ce que c’étoit, et nous annonça l’arrivée d’une armée formidable. C’étoit le même visir qui avoit détrôné mon père et usurpé ses états, qui venoit pour s’emparer aussi de ceux du roi mon oncle, avec des troupes innombrables.