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CONTES ARABES.

» Ce prince, qui n’avoit alors que sa garde ordinaire, ne put résister à tant d’ennemis. Ils investirent la ville ; et comme les portes leur furent ouvertes sans résistance, ils eurent peu de peine à s’en rendre maîtres. Ils n’en eurent pas davantage à pénétrer jusqu’au palais du roi mon oncle, qui se mit en défense ; mais il fut tué, après avoir vendu chèrement sa vie. De mon côté, je combattis quelque temps ; mais voyant bien qu’il falloit céder à la force, je songeai à me retirer, et j’eus le bonheur de me sauver par des détours, et de me rendre chez un officier du roi, dont la fidélité m’étoit connue.

» Accablé de douleur, persécuté par la fortune, j’eus recours à un stratagème, qui étoit la seule ressource qui me restoit pour me conserver la vie. Je me fis raser la barbe et les sourcils ; et ayant pris l’habit de Calender, je sortis de la ville sans que personne me reconnût. Après cela, il me fut aisé de m’éloigner du royaume du roi mon oncle, en marchant