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CONTES ARABES.

répondirent insolemment : « Pourquoi voulez-vous que nous respections le sultan votre maître ? Nous ne sommes pas ses sujets ; nous ne sommes pas même sur ses terres. » En achevant ces paroles, ils nous enveloppèrent et nous attaquèrent. Je me défendis le plus long-temps qu’il me fut possible ; mais me sentant blessé, et voyant que l’ambassadeur, ses gens et les miens avoient tous été jetés par terre, je profitai du reste des forces de mon cheval, qui avoit été aussi fort blessé, et je m’éloignai d’eux. Je le poussai tant qu’il me put porter ; mais venant tout-à-coup à manquer sous moi, il tomba roide mort de lassitude et du sang qu’il avoit perdu. Je me débarrassai de lui assez vîte ; et remarquant que personne ne me poursuivoit, je jugeai que les voleurs n’avoient pas voulu s’écarter du butin qu’ils avoient fait.

En cet endroit, Scheherazade s’apercevant qu’il étoit jour, fut obligée de s’arrêter. « Ah ! ma sœur, dit Dinarzade, je suis bien fâchée que vous