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LES MILLE ET UNE NUITS,

que je m’en remettois entièrement à ses bons conseils, et que je n’oublierois jamais le plaisir qu’il me feroit. Comme il jugea que je ne devois pas manquer d’appétit, il me fit apporter à manger, et m’offrit même un logement chez lui ; ce que j’acceptai.

» Quelques jours après mon arrivée, remarquant que j’étois assez remis de la fatigue du long et pénible voyage que je venois de faire, et n’ignorant pas que la plupart des princes de notre religion, par précaution contre les revers de la fortune, apprennent quelqu’art ou quelque métier[1], pour s’en servir en cas de besoin, il

  1. Il est assez curieux que ce soit dans les Mille et une Nuits que J.-J. Rousseau ait pris son principe de la nécessité d’apprendre un métier aux princes, aux grands et aux riches. Le tailleur des Mille et une Nuits raisonne absolument comme le philosophe de Genève. Il faut observer toutefois, à l’avantage du premier, que ce qui est absurde dans nos sociétés européennes, peut être fort raisonnable dans les gouvernemens de l’Orient.