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CONTES ARABES.

de voir ma main teinte de votre sang. » « Encore une fois, mon père, dit Scheherazade, accordez-moi la grâce que je vous demande. » « Votre opiniâtreté, repartit le visir, excite ma colère. Pourquoi vouloir vous-même courir à votre perte ? Qui ne prévoit pas la fin d’une entreprise dangereuse, n’en sauroit sortir heureusement. Je crains qu’il ne vous arrive ce qui arriva à l’âne, qui étoit bien, et qui ne put s’y tenir. » « Quel malheur arriva-t-il à cet âne, reprit Scheherazade ? » « Je vais vous le dire, répondit le visir ; écoutez-moi :