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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/187

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CONTES ARABES.

employé le peu d’argent qu’il possédoit à l’achat d’un panier de verrerie, que ce panier étoit tombé et que toute la verrerie s’étoit cassée. Aussitôt la dame se tourna du côté d’un eunuque qui l’accompagnoit : « Donnez-lui, dit-elle, ce que vous avez sur vous. « L’eunuque obéit, et mit entre les mains de mon frère une bourse de cinq cents pièces d’or. Alnaschar pensa mourir de joie en la recevant. Il donna mille bénédictions à la dame ; et après avoir fermé sa boutique, où sa présence n’étoit plus nécessaire, il s’en alla chez lui.

» Il faisoit de profondes réflexions sur le grand bonheur qui venoit de lui arriver, lorsqu’il entendit frapper à sa porte. Avant que d’ouvrir, il demanda qui frappoit ; et avant reconnu à la voix que c’étoit une femme, il ouvrit. « Mon fils, lui dit-elle, j’ai une grâce à vous demander : voilà le temps de la prière, je voudrois bien me laver pour être en état de la faire. Laissez-moi, s’il vous plaît, entrer chez vous, et me donnez un vase