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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/224

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LES MILLE ET UNE NUITS,

un chameau au haut d’une montagne déserte où il le laissa. La montagne étoit sur le chemin de Bagdad, de sorte que les passans qui l’avoient rencontré, me donnèrent avis du lieu où il étoit. Je m’y rendis en diligence. Je trouvai l’infortuné Schacabac dans un état déplorable. Je lui donnai le secours dont il avoit besoin, et le ramenai dans la ville. »

» Voilà ce que je racontai au calife Mostanser Billah, ajouta le barbier. Ce prince m’applaudit par de nouveaux éclats de rire. « C’est présentement, me dit-il, que je ne puis douter qu’on ne vous ait donné, à juste titre, le surnom de silencieux : personne ne peut dire le contraire. Pour certaines causes néanmoins, je vous commande de sortir au plus tôt de la ville. Allez, et que je n’entende plus parler de vous. » Je cédai à la nécessité, et voyageai plusieurs années dans des pays éloignés. J’appris enfin que le calife étoit mort ; je retournai à Bagdad, où je ne trouvai pas un seul de mes frères en vie. Ce