Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
223
CONTES ARABES.

CLXXXIVe NUIT.

Sire, le sultan de Casgar eut la complaisance de satisfaire la curiosité du barbier. Il commanda qu’on lui racontât l’histoire du petit bossu, puisqu’il paroissoit le souhaiter avec ardeur. Lorsque le barbier l’eut entendue, il branla la tête, comme s’il eût voulu dire qu’il y avoit là-dessous quelque chose de caché qu’il ne comprenoit pas. « Véritablement, s’écria-t-il, cette histoire est surprenante ; mais je suis bien aise d’examiner de près ce bossu. » Il s’en approcha, s’assit par terre, prit la tête sur ses genoux ; et après l’avoir attentivement regardée, il fit tout-à-coup un si grand éclat de rire et avec si peu de retenue, qu’il se laissa aller sur le dos à la renverse, sans considérer qu’il étoit devant le sultan de Casgar. Puis