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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/234

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LES MILLE ET UNE NUITS,

bossu leur avoit causée, il ne les renvoya chez eux qu’après leur avoir donné à chacun une robe fort riche dont il les fit revêtir en sa présence. À l’égard du barbier, il l’honora d’une grosse pension, et le retint auprès de sa personne. « 

La sultane Scheherazade finit ainsi cette longue suite d’aventures auxquelles la prétendue mort du bossu avoit donné occasion. Comme le jour paroissoit déjà, elle se tut ; et sa chère sœur Dinarzade voyant qu’elle ne parloit plus, lui dit : « Ma princesse, ma sultane, je suis d’autant plus charmée de l’histoire que vous venez d’achever, qu’elle finit par un incident à quoi je ne m’attendois pas. J’avois cru le bossu mort absolument. » « Cette surprise m’a fait plaisir, dit Schahriar, aussi bien que les aventures des frères du barbier. » « L’histoire du jeune boiteux de Bagdad m’a encore fort divertie, reprit Dinarzade. » « J’en suis bien aise, ma chère sœur, dit la sultane ; et puisque j’ai eu le bonheur de ne pas en-