Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
237
CONTES ARABES.

sulter ? » « Seigneur, lui répondit Ebn Thaher, c’est la fameuse Schemselnihar[1], la première favorite du calife notre maître. » « Elle est ainsi nommée avec justice, interrompit le prince, puisqu’elle est plus belle que le soleil dans un jour sans nuage. » « Cela est vrai, répliqua Ebn Thaher : aussi le Commandeur des croyans l’aime, ou plutôt l’adore. Il m’a commandé très-expressément de lui fournir tout ce qu’elle me demandera, et même de la prévenir, autant qu’il me sera possible, en tout ce qu’elle pourra désirer. »

Il lui parloit de la sorte afin d’empêcher qu’il ne s’engageât dans un amour qui ne pouvoit être que malheureux ; mais cela ne servit qu’à l’enflammer davantage. « Je m’étois bien douté, charmante Schemselnihar, s’écria-t-il, qu’il ne me seroit pas permis d’élever jusqu’à vous ma pensée. Je sens bien toutefois, quoique sans espérance d’être aimé de

  1. Ce mot arabe signifie le soleil du jour.