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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/246

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LES MILLE ET UNE NUITS,

vous, qu’il ne sera pas en mon pouvoir de cesser de vous aimer. Je vous aimerai donc, et je bénirai mon sort d’être l’esclave de l’objet le plus beau que le soleil éclaire. »

Pendant que le prince de Perse consacroit ainsi son cœur à la belle Schemselnihar, cette dame, en s’en retournant chez elle, songeoit aux moyens de voir le prince, et de s’entretenir en liberté avec lui. Elle ne fut pas plutôt rentrée dans son palais, qu’elle envoya à Ebn Thaher celle de ses femmes qu’elle lui avoit montrée, et à qui elle avoit donné toute sa confiance, pour lui dire de la venir voir, sans différer, avec le prince de Perse. L’esclave arriva à la boutique d’Ebn Thaher dans le temps qu’il parloit encore au prince, et qu’il s’efforçoit de le dissuader, par les raisons les plus fortes, d’aimer la favorite du calife. Comme elle les vit ensemble : « Seigneurs, leur dit-elle, mon honorable maîtresse Schemselnihar, la première favorite du Commandeur des croyans, vous prie de venir à