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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/252

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doient que le moment qu’on leur commandât d’en jouer.

Ils allèrent tous deux se mettre dans l’avance d’où on les voyoit en face, et en regardant à la droite, ils virent une grande cour d’où l’on montoit au jardin par des degrés, et qui étoit environnée de très-beaux appartemens. L’esclave les avoit quittés ; et comme ils étoient seuls, ils s’entretinrent quelque temps. « Pour vous, qui êtes un homme sage, dit le prince de Perse, je ne doute pas que vous ne regardiez avec bien de la satisfaction toutes ces marques de grandeur et de puissance. À mon égard, je ne pense pas qu’il y ait rien au monde de plus surprenant ; mais quand je viens à faire réflexion que c’est ici la demeure éclatante de la trop aimable Schemselnihar, et que c’est le premier monarque de la terre qui l’y retient, je vous avoue que je me crois le plus infortuné de tous les hommes. Il me paroît qu’il n’y a point de destinée plus cruelle que la mienne, d’aimer un objet soumis à mon rival,