Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
CONTES ARABES.

quée, et je ne manquai pas de la recevoir avec toute la joie d’un homme qui l’attendoit impatiemment. Nous passâmes la soirée et la nuit comme la première fois ; et le lendemain en me quittant, elle promit de me revenir voir encore dans trois jours ; mais elle ne voulut point partir que je n’eusse reçu dix nouveaux scherifs.

« Étant revenue pour la troisième fois, et lorsque le vin nous eut échauffés tous deux, elle me dit : « Mon cher cœur, que pensez-vous de moi, ne suis-je pas belle et amusante ? » « Madame, lui répondis-je, cette question, ce me semble, est assez inutile : toutes les marques d’amour que je vous donne, doivent vous persuader que je vous aime. Je suis charmé de vous voir et de vous posséder ! Vous êtes ma reine, ma sultane ! Vous faites tout le bonheur de ma vie ! » « Ah, je suis assurée, me dit-elle, que vous cesseriez de tenir ce langage, si vous aviez vu une dame de mes amies qui est plus jeune et plus belle que moi ! Elle a l’humeur si enjouée, qu’elle