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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/28

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LES MILLE ET UNE NUITS,

feroit rire les gens les plus mélancoliques. Il faut que je vous l’amène ici. Je lui ai parlé de vous ; et sur ce que je lui en ai dit, elle meurt d’envie de vous voir. Elle m’a priée de lui procurer ce plaisir ; mais je n’ai pas osé la satisfaire sans vous en avoir parlé auparavant. » « Madame, repris-je, vous ferez ce qu’il vous plaira ; mais quelque chose que vous me puissiez dire de votre amie, je défie tous ses attraits de vous ravir mon cœur, qui est si fortement attaché à vous, que rien n’est capable de l’en détacher. » « Prenez-j bien garde, répliqua-t-elle ; je vous avertis que je vais mettre votre amour à une étrange épreuve. »

» Nous en demeurâmes là, et le lendemain en me quittant, au lieu de dix scherifs, elle m’en donna quinze que je fus obligé d’accepter. « Souvenez-vous, me dit-elle, que vous aurez dans deux jours une nouvelle hôtesse, songez à la bien recevoir ; nous viendrons à l’heure accoutumée, après le coucher du soleil. » Je fis orner la salle, et préparer une belle