Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
262
LES MILLE ET UNE NUITS,

gré de ce qu’il lui avoit dit ; elle en profita même. En effet, elle fit un signe à l’esclave sa confidente, qui sortit aussitôt, et apporta peu de temps après une collation de fruits sur une petite table d’argent qu’elle posa entre sa maîtresse et le prince de Perse. Schemselnihar choisit ce qu’il y avoit de meilleur, et le présenta au prince, en le priant de manger pour l’amour d’elle. Il le prit et le porta à sa bouche par l’endroit qu’elle avoit touché. Il présenta à son tour quelque chose à Schemselnihar qui le prit aussi et le mangea de la même manière. Elle n’oublia pas d’inviter Ebn Thaher à manger avec eux ; mais se voyant dans un lieu où il ne se croyoit pas en sûreté, il auroit mieux aimé être chez lui, et il ne mangea que par complaisance. Après qu’on eut desservi, on apporta un bassin d’argent avec de l’eau dans un vase d’or, et ils se lavèrent les mains ensemble. Ils se remirent ensuite à leur place ; et alors trois des dix femmes noires apportèrent cha-