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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/271

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CONTES ARABES

cune une tasse de cristal de roche pleine d’un vin exquis, sur une soucoupe d’or qu’elles posèrent devant Schemselnihar, le prince de Perse et Ebn Thaher.

Pour être plus en particulier, Schemselnihar retint seulement auprès d’elle les dix femmes noires avec dix autres qui savoient chanter et jouer des instrumens ; et après qu’elle eut renvoyé tout le reste, elle prit une des tasses, et la tenant à la main, elle chanta des paroles tendres qu’une des femmes accompagna de son luth. Lorsqu’elle eut achevé, elle but ; ensuite elle prit une des deux autres tasses, et la présenta au prince en le priant de boire pour l’amour d’elle, de même qu’elle venoit de boire pour l’amour de lui. Il la reçut avec des transports d’amour et de joie ; mais avant que de boire, il chanta à son tour une chanson qu’une autre femme accompagna d’un instrument, et en chantant, les pleurs lui coulèrent des yeux abondamment ; aussi lui marqua-t-il par les paroles qu’il