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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/303

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CONTES ARABES.

fait la grâce entière de me laisser expirer aux pieds de votre Majesté, pour vous marquer par-là jusqu’à quel point je suis pénétrée de vos bontés. » « Je suis bien persuadé que vous m’aimez, lui dit le calife ; mais je vous commande de vous conserver pour l’amour de moi. Vous avez apparemment fait aujourd’hui quelqu’excès qui vous aura causé cette indisposition ; prenez-y garde, et je vous prie de vous en abstenir une autre fois. Je suis bien aise de vous voir en meilleur état, et je vous conseille de passer ici la nuit, au lieu de retourner à votre appartement, de crainte que le mouvement ne vous soit contraire. » À ces mots, il ordonna qu’on apportât un doigt de vin qu’il lui fit prendre pour lui donner des forces. Après cela, il prit congé d’elle, et se retira dans son appartement. Dès que le calife fut parti, ma maîtresse me fit signe de m’approcher. Elle me demanda de vos nouvelles avec inquiétude. Je l’assurai