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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/307

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CONTES ARABES.

cins ordonnèrent à Schemselnihar, firent d’autant moins d’effet, qu’ils ignoroient la cause de son mal ; et la contrainte où la mettoit la présence du calife, ne faisoit que l’augmenter. Elle a pourtant un peu reposé cette nuit ; et d’abord qu’elle a été éveillée, elle m’a chargée de vous venir trouver pour apprendre des nouvelles du prince de Perse. »

« Je vous ai déjà informée de l’état où il est, lui dit Ebn Thaher ; ainsi retournez vers votre maîtresse, et l’assurez que le prince de Perse attendoit de ses nouvelles avec la même impatience qu’elle en attendoit de lui. Exhortez-la sur-tout à se modérer et à se vaincre, de peur qu’il ne lui échappe devant le calife quelque parole qui pourroit nous perdre avec elle. » « Pour moi, reprit la confidente, je vous l’avoue, je crains tout de ses transports. J’ai pris la liberté de lui dire ce que je pensois là-dessus, et je suis persuadée qu’elle ne trouvera pas mauvais que je lui parle encore de votre part. »