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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/348

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LES MILLE ET UNE NUITS,

sa confidente sur ses pas pour la porter au prince incessamment, et la confidente l’avoit laissé tomber par mégarde.

Le joaillier fut bien aise de l’avoir trouvée ; car elle lui fournissoit un beau moyen de se justifier dans l’esprit de la confidente, et de l’amener au point qu’il souhaitoit. Comme il achevoit de la lire, il aperçut cette esclave qui la cherchoit avec beaucoup d’inquiétude, en jetant les yeux de tous côtés. Il la referma promptement, et la mit dans son sein ; mais l’esclave prit garde à son action, et courut à lui. « Seigneur, lui dit-elle, j’ai laissé tomber la lettre que vous teniez tout-à-l’heure à la main ; je vous supplie de vouloir bien me la rendre. » Le joaillier ne fit pas semblant de l’entendre, et sans lui répondre continua son chemin jusqu’en sa maison. Il ne ferma point la porte après lui, afin que la confidente qui le suivoit y pût entrer. Elle n’y manqua pas ; et lorsqu’elle fut dans sa chambre : « Seigneur, lui dit-elle,