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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/353

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CONTES ARABES.

RÉPONSE
DU PRINCE DE PERSE
À SCHEMSELNIHAR.

« Votre précieuse lettre produit en moi un grand effet ; mais pas si grand que je le souhaiterois. Vous tâchez de me consoler de la perte d’Ebn Thaher. Hélas, quelque sensible que j’y sois, ce n’est que la moindre partie des maux que je souffre ! Vous les connoissez ces maux, et vous savez qu’il n’y a que votre présence qui soit capable de les guérir. Quand viendra le temps que j’en pourrai jouir sans crainte d’en être privé ? Qu’il me paroît éloigné ; ou plutôt faut-il nous flatter que nous le pourrons voir ? Vous me commandez de me conserver : je vous obéirai, puisque j’ai renoncé à ma propre volonté pour ne suivre que la vôtre. Adieu ».


Après que le joaillier eut lu cette lettre, il la donna à la confidente, qui lui dit en le quittant : « Je vais, Seigneur,