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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/354

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LES MILLE ET UNE NUITS,

faire en sorte que ma maîtresse ait la même confiance en vous qu’elle avoit pour Ebn Thaher. Vous aurez demain de mes nouvelles. » En effet, le jour suivant il la vit arriver avec un air qui marquoit combien elle étoit satisfaite. « Votre seule vue, lui dit-il, me fait connoître que vous avez mis l’esprit de Schemselnihar dans la disposition que vous souhaitiez. » « Il est vrai, répondit la confidente, et vous allez apprendre de quelle manière j’en suis venue à bout. Je trouvai hier, poursuivit-elle, Schemselnihar qui m’attendoit avec impatience ; je lui remis la lettre du prince ; elle la lut les larmes aux yeux ; et quand elle eut achevé, comme je vis qu’elle alloit s’abandonner à ses chagrins ordinaires : « Madame, lui dis-je, c’est sans doute l’éloignement d’Ebn Thaher qui vous afflige ; mais permettez-moi de vous conjurer au nom de Dieu de ne vous point alarmer davantage sur ce sujet. Nous avons trouvé un autre lui-même, qui s’offre à vous obliger