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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/356

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LES MILLE ET UNE NUITS,

Seigneur, prenez la peine de venir avec moi jusqu’à son palais. »

Ce discours de la confidente embarrassa le joaillier. « Votre maîtresse, reprit-il, me permettra de dire qu’elle n’a pas bien pensé à ce qu’elle exige de moi. L’accès qu’Ebn Thaher avoit auprès du calife, lui donnoit entrée partout, et les officiers qui le connoissoient, le laissoient aller et venir librement au palais de Schemselnihar ; mais moi, comment oserois-je y entrer ? Vous voyez bien vous-même que cela n’est pas possible. Je vous supplie de représenter à Schemselnihar les raisons qui doivent m’empêcher de lui donner cette satisfaction, et toutes les suites fâcheuses qui pourroient en arriver. Pour peu qu’elle y fasse attention, elle trouvera que c’est m’exposer inutilement à un très-grand danger. »

La confidente tâcha de rassurer le joaillier. « Croyez-vous, lui dit-elle, que Schemselnihar soit assez dépourvue de raison pour vous exposer au moindre péril, en vous faisant venir