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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/38

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LES MILLE ET UNE NUITS,

verser des larmes, en me souvenant d’une personne si aimable, et que j’avois vue mourir d’une manière si funeste. Je l’enveloppai et le mis précieusement dans mon sein.

» Je passai quelques jours à me remettre de la fatigue de mon voyage ; après quoi, je commençai à voir les gens avec qui j’avois fait autrefois connoissance. Je m’abandonnai à toutes sortes de plaisirs, et insensiblement je dépensai tout mon argent. Dans cette situation, au lieu de vendre mes meubles, je résolus de me défaire du collier ; mais je me connoissois si peu en perles, que je m’y pris fort mal, comme vous l’allez entendre.

» Je me rendis au bezestein, où tirant à part un crieur, et lui montrant le collier, je lui dis que je le voulois vendre, et que je le priois de le faire voir aux principaux joailliers. Le crieur fut surpris de voir ce bijou. « Ah, la belle chose, s’écria-t-il, après l’avoir regardé long-temps avec admiration ! Jamais nos marchands