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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/387

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CONTES ARABES.

eurent de la joie de le revoir ; mais ils furent troublés de ce qu’il étoit extrêmement changé depuis le peu de temps qu’ils ne l’avoient vu. La longue fatigue du jour précédent, et la nuit qu’il avoit passée dans de grandes frayeurs et sans dormir, étoient la cause de ce changement, qui l’avoit rendu à peine reconnoissable. Comme il se sentoit lui-même fort abattu, il demeura deux jours chez lui à se remettre, et il ne vit que quelques-uns de ses amis les plus intimes à qui il avoit commandé qu’on laissât l’entrée libre.

Le troisième jour, le joaillier qui sentit ses forces un peu rétablies, crut qu’elles augmenteroient, s’il sortoit pour prendre l’air. Il alla à la boutique d’un riche marchand de ses amis, avec qui il s’entretint assez long-temps. Comme il se levoit pour prendre congé de son ami et se retirer, il aperçut une femme qui lui faisoit signe, et il la reconnut pour la confidente de Schemselnihar. Entre la crainte et la joie qu’il en eut, il se