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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/388

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LES MILLE ET UNE NUITS,

retira plus promptement, sans la regarder. Elle le suivit, comme il s’étoit bien douté qu’elle le feroit, parce que le lieu où il étoit n’étoit pas commode pour s’entretenir avec elle. Comme il marchoit un peu vîte, la confidente qui ne pouvoit le suivre du même pas, lui crioit de temps en temps de l’attendre. Il l’entendoit bien ; mais après ce qui lui étoit arrivé, il ne pouvoit pas lui parler en public, de peur de donner lieu de soupçonner qu’il eût ou qu’il eût eu commerce avec Schemselnihar. En effet, on savoit dans Bagdad qu’elle appartenoit à cette favorite, et qu’elle faisoit toutes ses emplettes. Il continua du même pas, et arriva à une mosquée qui étoit peu fréquentée, et où il savoit bien qu’il n’y auroit personne. Elle y entra après lui, et ils eurent toute la liberté de s’entretenir sans témoins.

Le joaillier et la confidente de Schemselnihar se témoignèrent réciproquement combien ils avoient de joie de se revoir, après l’aventure