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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/419

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CONTES ARABES.

CCVe NUIT.

Sire, dès le lendemain de la mort du prince de Perse, le joaillier profita de la conjoncture d’une caravane assez nombreuse qui venoit à Bagdad, où il se rendit en sûreté. Il ne fit que rentrer chez lui et changer d’habit à son arrivée, et se rendit à l’hôtel du feu prince de Perse, où l’on fut alarmé de ne pas voir le prince avec lui. Il pria qu’on avertit la mère du prince, qu’il souhaitoit de lui parler, et l’on ne fut pas long-temps à l’introduire dans une salle, où elle étoit avec plusieurs de ses femmes. « Madame, lui dit le joaillier d’un air et d’un ton qui marquoient la fâcheuse nouvelle qu’il avoit à lui annoncer, Dieu vous conserve et vous comble de ses bontés. Vous n’ignorez