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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/423

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CONTES ARABES.

Le joaillier donna à la confidente la satisfaction qu’elle demandoit ; et dès qu’il lui eut raconté le tout, jusqu’au départ de la mère du prince de Perse qui venoit de se mettre en chemin elle-même, pour faire apporter le corps du prince à Bagdad : « Vous n’avez pas oublié, lui dit-elle, que je vous ai dit que le calife avoit fait venir Schemselnihar à son palais ; il étoit vrai, comme nous avions tout sujet de nous le persuader, que le calife avoit été informé des amours de Schemselnihar et du prince de Perse, par les deux esclaves qu’il avoit interrogées toutes deux séparément. Vous allez vous imaginer qu’il se mit en colère contre Schemselnihar, et qu’il donna de grandes marques de jalousie et de vengeance prochaine contre le prince de Perse. Point du tout : il ne songea pas un moment au prince de Perse. Il plaignit seulement Schemselnihar ; et il est à croire qu’il s’attribua à lui-même ce qui est arrivé, sur la permission qu’il lui avoit donnée d’aller librement par la ville sans