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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/422

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LES MILLE ET UNE NUITS,

mort ! Il n’a pas vécu long-temps après sa chère Schemselnihar. Belles ames, ajouta-t-elle, en quelque part que vous soyez, vous devez être bien contentes de pouvoir vous aimer désormais sans obstacle ! Vos corps étoient un empêchement à vos souhaits, et le ciel vous en a délivrés pour vous unir ! »

Le joaillier qui ne savoit rien de la mort de Schemselnihar, et qui n’avoit pas encore fait réflexion que la confidente qui lui parloit étoit habillée de deuil, eut une nouvelle affliction d’apprendre cette nouvelle. « Schemselnihar est morte, s’écria-t-il ! » « Elle est morte, reprit la confidente en pleurant tout de nouveau, et c’est d’elle que je porte le deuil ! Les circonstances de sa mort sont singulières, et elles méritent que vous les sachiez ; mais avant que je vous en fasse le récit, je vous prie de me faire part de celles de la mort du prince de Perse, que je pleurerai toute ma vie, avec celle de Schemselnihar ma chère et respectable maîtresse. »