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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/435

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CONTES ARABES.

visir. Il fit porter de riches aumônes dans chaque communauté de ces gens consacrés à Dieu ; il fit même venir les supérieurs ; et, après qu’il les eut régalés d’un festin frugal, il leur déclara son intention, et les pria d’en avertir les dévots qui étoient sous leur obéissance.

Schahzaman obtint du ciel ce qu’il desiroit ; et cela parut bientôt par la grossesse d’une de ses femmes, qui lui donna un fils au bout de neuf mois. En action de grâces, il envoya aux communautés des Musulmans dévots, de nouvelles aumônes dignes de sa grandeur et de sa puissance ; et l’on célébra la naissance du prince, non-seulement dans sa capitale, mais même dans toute l’étendue de ses états, par des réjouissances publiques d’une semaine entière. On lui porta le prince dès qu’il fut né, et il lui trouva tant de beauté, qu’il lui donna le nom de Camaralzaman, lune du siècle.

Le prince Camaralzaman fut élevé avec tous les soins imaginables ; et dès qu’il fut en âge, le sultan Schahza-