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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/436

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LES MILLE ET UNE NUITS,

man son père, lui donna un sage gouverneur et d’habiles précepteurs. Ces personnages distingués par leur capacité, trouvèrent en lui un esprit aisé, docile et capable de recevoir toutes les instructions qu’ils voulurent lui donner, tant pour le réglement de ses mœurs que pour les connoissances qu’un prince, comme lui, devoit avoir. Dans un âge plus avancé, il apprit de même tous ses exercices, et il s’en acquittoit avec grâce et avec une adresse merveilleuse dont il charmoit tout le monde, et particulièrement le sultan son père.

Quand le prince eut atteint l’âge de quinze ans, le sultan, qui l’aimoit avec tendresse, et qui lui en donnoit tous les jours de nouvelles marques, conçut le dessein de lui en donner la plus éclatante, de descendre du trône, et de l’y établir lui-même. Il en parla à son grand visir. « Je crains, lui dit-il, que mon fils ne perde dans l’oisiveté de la jeunesse, non-seulement tous les avantages dont la nature l’a comblé, mais même ceux qu’il a ac-