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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/444

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LES MILLE ET UNE NUITS,

Les pères qui demandent des enfans avec autant d’ardeur que j’ai demandé celui-ci, sont autant d’insensés qui cherchent à se priver eux-mêmes du repos dont il ne tient qu’à eux de jouir tranquillement. Dites-moi, je vous prie, par quels moyens je dois ramener un esprit si rebelle à mes volontés ? »

« Sire, reprit le grand visir, on vient à bout d’une infinité d’affaires avec la patience ; peut-être que celle-ci n’est pas d’une nature à y réussir par cette voie ; mais votre Majesté n’aura point à se reprocher d’avoir usé d’une trop grande précipitation, si elle juge à propos de donner une autre année au prince pour se consulter lui-même. Si dans cet intervalle il rentre dans son devoir, elle en aura une satisfaction d’autant plus grande, qu’elle n’aura employé que la bonté paternelle pour l’y obliger. Si au contraire il persiste dans son opiniâtreté, alors quand l’année sera expirée, il me semble que votre Majesté aura lieu de lui déclarer en plein conseil,