Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/471

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
463
CONTES ARABES.

toute autre complaisance pour Maimoune, n’eut pas plutôt donné son consentement, que Maimoune frappa la terre de son pied. La terre s’entr’ouvrit, et aussitôt il en sortit un génie hideux, bossu, borgne et boiteux, avec six cornes à la tête, et les mains et les pieds crochus. Dès qu’il fut dehors, que la terre se fut rejointe, et qu’il eut aperçu Maimoune, il se jeta à ses pieds ; et en demeurant un genou en terre, il lui demanda ce qu’elle souhaitoit de son très-humble service.

« Levez-vous, Caschcasch, lui dit-elle (c’étoit le nom du génie), je vous fais venir ici pour être juge d’une dispute que j’ai avec ce maudit Danhasch. Jetez les yeux sur ce lit, et dites-nous sans partialité qui vous paroît plus beau, du jeune homme ou de la jeune dame ? »

Caschcasch regarda le prince et la princesse avec des marques d’une surprise et d’une admiration extraordinaire. Après qu’il les eut bien considérés sans pouvoir se déterminer :