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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/472

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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Madame, dit-il à Maimoune, je vous avoue que je vous tromperois et que je me trahirois moi-même, si je vous disois que je trouve l’un plus beau que l’autre. Plus je les examine, et plus il me semble que chacun possède au souverain degré la beauté qu’ils ont en partage, autant que je puis m’y connoître, et l’un n’a pas le moindre défaut par où l’on puisse dire qu’il cède à l’autre. Si l’un ou l’autre en a quelqu’un, il n’y a, selon mon avis, qu’un moyen pour en être éclairci. C’est de les éveiller l’un après l’autre, et que vous conveniez que celui qui témoignera plus d’amour par son ardeur, par son empressement, et même par son emportement pour l’autre, aura moins de beauté en quelque chose. »

Le conseil de Caschcasch plut agréablement à Maimoune et à Danhasch. Maimoune se changea en puce, et sauta au cou de Camaralzaman. Elle le piqua si vivement qu’il s’éveilla, et y porta la main ; mais il ne prit rien. Maimoune avoit été prompte à faire