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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/503

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CONTES ARABES.

tage, de crainte qu’elle ne fit quelque violence contre sa personne, ou contre ceux qui s’approcheroient d’elle, il la fit enchaîner et resserrer plus étroitement, et ne lui donna que sa nourrice pour la servir, avec une bonne garde à la porte.

Le roi de la Chine, inconsolable du malheur qui étoit arrivé à la princesse sa fille, d’avoir perdu l’esprit, à ce qu’il croyoit, songea aux moyens de lui procurer la guérison. Il assembla son conseil ; et après avoir exposé l’état où elle étoit : « Si quelqu’un de vous, ajouta-t-il, est assez habile pour entreprendre de la guérir, et qu’il y réussisse, je la lui donnerai en mariage, et le ferai héritier de mes états et de ma couronne après ma mort. »

Le désir de posséder une belle princesse et l’espérance de gouverner un jour un royaume aussi puissant que celui de la Chine, firent un grand effet sur l’esprit d’un émir déjà âgé, qui étoit présent au conseil. Comme il étoit habile dans la magie,